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Oeuvre indisponible à la vente, elle a été proposée dans le cadre de l'exposition "EXPOSITION INAUGURALE AU PAVILLON DE LA REINE JEANNE"

Taormina, 1922

Aquarelle sur papier, signée, située et datée 1922 en bas à droite.
47 x 60 cm

Provenance : 
Vente Ader-Picard-Tajan, Paris, 24 novembre 1988, lot 19
Collection privée, Monaco

 

VOYAGE EN ITALIE 

Lorsqu’en 1922, Raoul Dufy découvre la Sicile avec son ami le critique Pierre Courthion, il est toujours sous le coup de l’éblouissement de la lumière  méridionale. Lui, le normand d’origine, qui a séjourné dans le Sud de la  France après la Première Guerre, en a subi une très forte impression.  Installé à Vence, il a abondamment peint le village, sous toutes ses coutures,  libérant peu à peu son dessin et ensoleillant sa palette.  Dufy était déjà venu dans le Sud : aux Martigues en 1904, à l’Estaque avec Braque en 1908, à Antibes en 1910 et à Hyères en 1913, cependant à Vence, il laisse véritablement infuser ses pinceaux à la lumière méditerranéenne  et son oeuvre s’en trouvera profondément changée.   

Cet ensoleillement, il le retrouve en Italie, où la présence de l’héritage  antique fait vivre plus intensément encore le mythe méditerranéen.  Après être passé par Florence et Rome, la Sicile, où il séjourne quelque temps,  lui inspire de nombreux travaux. Le théâtre antique de Taormine est un site remarquablement conservé. Surplombant la mer, sa situation est aussi exceptionnelle que les vestiges et  Dufy s’y attardera à de multiples reprises au cours de son séjour.  
Qu’il s’agisse d’huiles ou bien d’aquarelles, la lumière est le principal  ingrédient de ces souvenirs de voyage. Sur notre aquarelle, le peintre  a même schématiquement représenté le soleil, à la manière d’un dessin  d’enfant. Il domine le paysage et donne ses couleurs à la scène. Entre  les verts, les violets, les bleus et les ocres, Taormine se pare de gemmes lumineuses que l’emploi du noir contraste. Encadrée par deux colonnes antiques, la composition plonge vers les ruines,  la ville et conduit dans le lointain aux collines qui dominent le théâtre.